vendredi 25 novembre 2011

« L’argent, l’urgence » de Louise Desbrusses

Les mots sont simples. Presque simplistes. Répétitifs, parfois. La syntaxe est épurée, à l’extrême. Le rythme est syncopé. Et pourtant. Les émotions décrites sont de la précision indiscutable de ce qui a été vécu. C’est donc un tour de force –ou de magie- que réussit Louise Desbrusses : écrire avec peu de mots sur l’inénarrable.
Un survol sur Internet laisserait à penser que ce roman n’est qu’à propos du « monde du travail ». De mon point de vue, « L’argent, l’urgence » c’est également à propos de la vie de couple et de choix cruciaux qu’on peut être amener à faire pour être en accord avec soi-même plutôt qu’avec les autres. Ça parle de donner du sens à sa vie tout en trouvant les moyens de « faire bouillir la marmite ». Ou bien l’inverse.
Seul (petit) bémol* que j’émettrais: c’est qu’il faudra la rencontre accidentelle d’un homme – « le sauveur » ou « le prince charmant » - pour déclencher : la prise de conscience suivi de la prise de décision(s). La (re)prise en main de sa destinée. Ce qui laisserait à penser que cela est impossible sans la condition de cette rencontre. C’est regrettable à lire dans un roman qui est une remise en cause sévère de ce qu’il est convenu de faire, de penser, de vivre…ou non. Une critique du bien pensant et de la pensée unique.
A lire, absolument. (2006 Edition P.O.L 16 €).
*So*
*Tout comme dans «Les heures souterraines» de Delphine DE VIGAN
A consulter :
http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=2-84682-124-0
Le site de l’éditeur offre à la lecture les 10 premières pages du roman.
http://www.peripheries.net/article4.html
Le site s’attache à la question du « monde du travail ».

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Du même auteur,son deuxième roman (2007): "Couronnes, boucliers, armures", un choc pour moi !
Un p'tit résumé Evene :Récit d'une journée dans la vie de trois femmes, une mère et ses deux filles. C'est une journée particulière car elles doivent se rendre à une réunion familiale où elles se croient obligées de tenir leur rang et de marquer leur supériorité et leur différence vis-à-vis de leur parentèle. La seconde fille va saisir l'occasion pour se libérer du carcan sous lequel la maintiennent mère et soeur.
C'est écrit d'une façon...étonnante, chirurgicale, et ça dit avec force le poids de la famille, c'est resté gravé dans ma mémoire...

Steph

Chez les Stein' a dit…

Tout ça m'a l'air bien lourd ... et du coup, fort intéressant !!!