mercredi 26 mai 2010

Artistes

Avec Lisa, on visite le musée de peinture (c'était TROP bien), avec Soso on retrousse ses manches et on transforme la cuisine en atelier de peintres.Pendant ce temps, Alma récupère.

dimanche 2 mai 2010

Dewey mon amour

Depuis sa parution sur ce blog, l'article de Soso sobrement intitulé , "médiathèque ou supérette" suscite la controverse. Résumons les termes du débat à l'usage de tous ceux qui ne fréquentent fouilli-fouilla que pour admirer les photos de mes enfants : faut il remplacer les bibliothécaires par des bornes de prêt ?

En tant que professionnel du livre et des bibliothèque, je me réjouis de l'intérêt suscité par cette question de lecture publique et propose d'y apporter une réponse aussi claire que consensuelle : Fermons les bibliothèques au public.

Je vous vois déjà hausser le sourcil, pourtant cette proposition ne présente que des avantages. Fermée à la populace, les bibliothèques retrouveraient alors leur calme d'antan. Dans un climat de quiétude et de recueillement enfin rétabli, les bibliothécaires détendus s'adonneraient sereinement aux taches nobles du rangement au cordeau et du catalogage en Unimarc non simplifié. Débarrassés des pesanteurs de l'accueil et du renseignement les professionnels consacreraient le temps qu'il convient à la préparation de leurs acquisitions et à la lecture intégrale des œuvres de leurs collections. Imaginez dès lors la richesse et la profondeur des réunions d'équipe, où loin des questions de plannings et d'animations, nous pourrions à nouveau parler de Littérature.

Je vous sens hésiter, un exemple concret, tiré de mon expérience personnelle finira de vous convaincre.

Mardi, fin d'après-midi, 14h20 environ, poste de renseignement, abrité derrière une pile de livre, catalogage de « j’aimais tellement mon poney que je l’ai mangé », où le classer : récit de vie (914) ? mammifère équestre nain (599.7) ? Equitation en basse altitude (796.52) ? cuisine saignante (641.37) ? Intense réflexion. Perturbation : pardon monsieur, je ne suis pas une grande lectrice, vous pourriez me conseiller un roman que vous avez aimé ?

Je rêve. Une dame, dont je ne connais même pas la condition sociale, ose m’interroger sur une expérience aussi intime que la lecture romanesque et avoue sans honte qu’elle ne lit pas. Mais qu’est ce qu’elle fout là ? Moi je n’aime pas le poisson je ne traîne pas dans les poissonneries.

Vous imaginez bien que je l’ai vertement éconduit.

La preuve est faite: une vrai bibliothèque et une bibliothèque sans public. Alors, si vous tenez absolument à lire, un conseil, achetez vos livres ou… devenez bibliothécaire.