samedi 21 janvier 2012

Bibliothèque japonaise

Une contribution de Lisa (heureusement que ça amuse mes copines bibliothécaires, ce truc...) au célèbre jeu : "repérons les allusions bonnes ou mauvaises aux bibliothèques et /ou aux bibliothécaires dans la littérature"! Merci Lisa!

Un extrait de Kafka sur le rivage de Haruki Murakami (édition 10/18 pp.44-45)

"Depuis tout petit, je passe ma vie dans les salles de lecture des bibliothèques. Il n'y a pas beaucoup d'endroits où puisse aller un petit garçon qui n'a pas envie de renter chez lui. Il ne peut pas entrer dans un café, ni aller au cinéma. Il ne reste que les bibliothèques. Elles sont gratuites et personne ne dira rien à un enfant qui y entre seul. On peut s'installer sur une chaise et lire tant qu'on veut.
Après l'école, j'allais toujours à la bibliothèque à vélo. J'y passais même la plupart de mes jours de congé. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main : contes, romans, épopées, livres d'histoire. Quand j'ai eu fini de lire la littérature pour la jeunesse, je me suis attaqué à la section adultes. J'ai lu jusqu'à la dernière page des livres auxquels je en comprenais rien. Quand j'étais fatigué de lire, j'allais m'asseoir dans une cabine et j'écoutais de la musique au casque. Comme je n'y connaissais rien, j'écoutais simplement dans l'ordre en partant de la droite, tous les CD qui se trouvaient là. C'est ainsi que j'avais fait connaissance avec Duke Ellington, les Beatles, Led Zeppelin.
La bibliothèque était ma seconde maison. Ou plutôt, le seul endroit où je me sentais vraiment chez moi. A force d'y aller tous les jours, j'avais fini par connaître les filles qui y travaillaient. Elles m'appelaient par mon prénom, me disaient bonjour quand j'arrivais, m'adressaient quelques mots gentils (mais j'étais affreusement timide à l'époque et je n'osais leur répondre)."

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