dimanche 29 juin 2008

Indésirable de Valérie Martin

Toby, 20 ans, tombe amoureux de Salomé, réfugiée croate à la langue bien pendue. Son père, universitaire et surtout sa mère, illustratrice de livres pour enfants, se sentent menacés par cet amour, par l'incertitude en l'avenir qu'il fait rentrer dans leur famille. De son côté, Salomé part en Europe à la recherche de sa mère, qu'elle croyait morte depuis la guerre mais qui a survécu aux pires atrocités du conflit yougoslave. Bien entendu, les deux histoires vont se croiser...Un bon bouquin comme les américains savent les faire, avec une vraie histoire, captivante (on veut savoir ce qui est arrivé à Jelena, la maman de Chloé, quelle faute à t-elle pu commettre pour que le père la laisse pour morte), doublée d'une réflexion sur les milieux bourgeois, leur illusion d'être protégés des malheurs du monde. Où là encore, la petite histoire rejoint la Grande.


Bonus track : j'inaugure un petit jeu de bibliothécaire en vous livrant ici un extrait du roman, dans lequel il est question de notre fabuleuse profession. Le but est de rassembler des textes où le métier apparait, pour voir comment la société nous perçoit et si l'image de la vieille chouette bibliothécaire à lunettes appartient désormais au passé! Pas sûr...

p.93 [Après une manifestation anti guerre en Irak à laquelle ils ont participé, Toby et ses parents lisent le journal et découvrent que l'information est en page intérieure.]
"Ecoutez-moi ça, dit Toby. Voilà à quoi ils consacrent la une : 'La littérature américaine n'a rien à voir avec la politique, a déclaré Mrs Bush dans une interview téléphonique. tout le monde peut apprécier la littérature américaine, quel que soit son bord"."
Eclat de rire général. " Elle est bonne, celle-là. C'est Barbara ou Laura qui a dit ça? demande Brendan.
-Laura bien entendu. Elle est bibliothécaire."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah! Génial ce "bonus track"...
Inaugurer la série avec cet exemple américain...J'adore !
Bon, faut dire que la Laura Bush en tient une couche..pour la rime!
A ce propos...petit topo sur les bibliothèques publiques américaines qui n'ont rien à voir avec nos magnifiques médiathèques françaises (non, je ne suis pas communiste!)...
Si vous avez l'impression d'être les laissés pour compte de la politique culturelle...que devraient dire vos collègues américain(e)s...
Les salaires sont minables-comprendre impossible d'en vivre, la moitié des employés travaillent d'ailleurs bénévolement, les budgets quasi inexistants alors on ne jettent pas le livres au pilori, ils sont réparés; les dons de livres sont toujours les bienvenus; les locaux sont vétustes; le mobilier aussi moche que celui des B.U.
Et bien malgré cela, j'ai jamais été aussi bien accueilli dans une bibliothèque, sachant mon anglais de l'époque assez approximatif, je n'ai jamais vu des équipes aussi motivées, et la bibliothèque de mon quartier -Museum District à Richmond en Virginie- était à la fois un centre de vie et de ressources.
Je ne vais pas me faire que des amis en écrivant ce topo...mais demandez à Nico et Elo qui ont fait une visite guidée...parce que même en vacances aux USA, ils allaient visiter les bibliothèques !!!
SOso