lundi 8 septembre 2008

Chronique littéraire et nouvelles de Soso (de Marseille)

Convalescence forcée sous le signe de la lecture-1

L’été 2008…c’est déjà au passé que la plupart d’entre nous en parlons. Depuis, il y a eu le retour des vacances, la reprise du travail et la rentrée des enfants. C’est sans compter ceux qui, comme moi, devaient travailler tout l’été…jusqu’à la nuit du 31 juillet.

Accident domestique, c’est comme ça qu’on appelle un accident survenu chez soi…un accident qui aurait pu être évité…un accident qui aurait pu être mortel…Résultat : fracture multiple avec déplacement du poignet droit, hématomes sur tout le corps et le visage, opération d’urgence, 45 jours d’arrêt de travail (initial)…convalescence forcée chez des amis à Cavaillon.

Conséquence : Je passe le temps (trop) long et (très) chaud –jusqu’à 40°- à lire…La seule activité qui demande peu d’effort lorsqu’on est cloué au lit puis cloitré à la maison…une bouteille d’eau à portée de main et un ventilateur en vue.

Pour ceux qui lisent ce blog régulièrement, je ne suis ni « une grande lectrice » ni « une bibliothécaire de métier »…Je ne connais rien de l’actualité littéraire, je ne suis pas les modes…Je lis ce que l’on me donne à lire…comme ce roman: « Une exécution ordinaire » de Marc DUGAIN.

Le narrateur s’appelle Pavel…d’une certaine manière c’est aussi une histoire de famille : celle de sa mère sous le régime de Staline et celle de son fils sous la présidence de Poutine…La petite histoire dans la grande Histoire dit-on. Et bien sûr sa propre histoire.

J’ai retrouvé dans ce roman ce que j’ai approché de près en habitant 1 an à Dresde (ancienne Allemagne de l’Est) : le souvenir très précis de la cruauté du régime communiste, l’arbitraire étant l’apanage du totalitarisme davantage exacerbé en RDA, la nostalgie paradoxale d’une époque révolue, l’incapacité encore de nos jours à s’exprimer librement, l’alcool –beaucoup d’alcool, la fuite en avant avec le capitalisme ultra libéral…et puis…ce cynisme d’un régime russe qui sous couvert de démocratie a gardé en tête les bonnes vieilles méthodes du communisme pour en avoir été le meilleur élève…et le froid…ces températures extrêmes qui rend les terres hostiles…j’ai jamais autant souffert du froid que l’hiver 2006 à Dresde. Pourtant, il ne faisait que -20° !

Et puis, j’ai découvert ce qu’avait été le métier de mon père qui, en pleine guerre froide, a travaillé pendant des années sur les radars d’un sous-marin nucléaire de l’armée française. A cette époque j’avais 5 ans et j’étais très fière de porter mon T-shirt « Le Foudroyant ». Je ne pouvais pas savoir ce que ça représentait. Et c’est tant mieux, parce que j’aurais été sans doute terrifiée à l’idée qu’après ces départs répétitifs mon père ne revienne pas, comme à l’habitude, tout blanc et tout bouffi presque méconnaissable après 3 ou 4 mois d’immersion.

Pour toutes ces raisons, j’ai été littéralement absorbée par ce roman dont l’écriture est à la fois simple et très précise. Au fil des pages, je suivais l’existence tragique de Pavel et mon sang se glaçait au fur et à mesure que je comprenais mieux ce que je savais déjà intuitivement d’un système qui ne dit pas toujours son nom et qui cache souvent très bien son jeu : la dictature.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour soso
et bon courage !

ce commentaire m'a émue
les émotions les plus vraies sont forcément liées à ce retour sur l'enfance, nonobstant (!) tous ceux qui crient au scandale de ce qui serait de la nostalgie (sous entendue mièvre)
à bientôt peut être, noelle