Un petit extrait, donc, j'espère que vous allez savourer autant que moi...
Découvrez Alain Bashung!
Des vies, des enfants, des lectures, des films en pagaille et en partage
De retour, chez moi à Marseille, dans le brouhaha de la ville et de mon quartier populaire, j’ai fait une infidélité à « mon » libraire pour la maison de la presse flambant neuve de la nouvelle gare St Charles.
Je savais que je ne bénéficierai d’aucun conseil et je m’attendais à ne trouver que des « romans de gare » sans jamais en avoir lu un seul. Je me suis laissée guidée par la logique du classement alphabétique des noms d’auteurs et la lecture des 4e de couverture des livres de poche.
Avec cette méthode, d’une lectrice presque par la force des choses, j’ai acheté « L’amour est très surestimé » de Brigitte Giraud. Le format me convenait : 11 nouvelles très courtes. Le sujet m’obsédait depuis plus de 2 ans : « la fin de l’amour ».
Je ne pense pas que ce livre ne s’adresse qu’aux femmes, ni même aux célibataires, divorcées ou veuves. Non, je pense que ce livre s’adresse aux couples et à leur entourage. Bien sûr c’est écrit du point de vue d’une femme mais dans la finesse de l’analyse des situations Brigitte Giraud implique tout le monde : les maris, les ex-maris, les amants, les enfants, les pères, les parents, tout le monde…sauf peut-être les copines.
Je vous recommande vivement la lecture de ce recueil de nouvelles même si vous n’avez jamais fait l’expérience, directe ou indirecte, de « la fin de l’amour »…ce dont vous me permettrez de douter !
Brigitte GIRAUD, L’amour est très surestimé, J’ai lu n°8720, 2008.
Je ne sais pas vous, mais je suis personnellement très sensible à la flatterie. Aussi vos messages d'encouragements m'ont profondément touché et m'incitent à reprendre le fil de ces chroniques. (Vous lire m'a remis dans le bain. Laure M.) ; (Mes stock options pour une chronique. Jean-Pierre G.) ; (Semper libre convivius. B. XVI) ; (Fumiste. Elodie R.). Merci de tout coeur.
Aujourd'hui, il sera donc question du Grand Santini. Vous connaissant, vous pensez tous Saint-Etienne, Geoffroy-Guichard, épopée, poteaux carrés, petit génépi d'après victoire, et roi du ballon. Et bien non, bande de Hooligans, il n'y a pas que le foot dans la vie. Il s'agit d'un livre, d'un gros livre plein de pages sans photos, ni dessins et écrit pas bien large. De la littérature donc, et bien plus encore. Un véritable traité d'éducation à l'usage des pères de famille responsables désireux d'éduquer leur troupe dans le respect des valeurs fondamentales et de trouver une nouvelle utilité à leur ceinturon. Quel bel hommage à l'esprit de corps et à l'amitié virile, pour un peu on se croirait au stade.
Bonus : une écharpe de l'ASSE dédicacée si quelqu'un m'explique le titre de ce livre
Je profite de ce retour pour inaugurer une petite rubrique, enrichissons notre vocabulaire en nous amusant.Pour débuter, le mot Oxymore : figure de style qui réunit deux mots en apparence contradictoires. Ex : Littérature jeunesse. Amusant non ?
Convalescence forcée sous le signe de la lecture-1
L’été 2008…c’est déjà au passé que la plupart d’entre nous en parlons. Depuis, il y a eu le retour des vacances, la reprise du travail et la rentrée des enfants. C’est sans compter ceux qui, comme moi, devaient travailler tout l’été…jusqu’à la nuit du 31 juillet.
Accident domestique, c’est comme ça qu’on appelle un accident survenu chez soi…un accident qui aurait pu être évité…un accident qui aurait pu être mortel…Résultat : fracture multiple avec déplacement du poignet droit, hématomes sur tout le corps et le visage, opération d’urgence, 45 jours d’arrêt de travail (initial)…convalescence forcée chez des amis à Cavaillon.
Conséquence : Je passe le temps (trop) long et (très) chaud –jusqu’à 40°- à lire…La seule activité qui demande peu d’effort lorsqu’on est cloué au lit puis cloitré à la maison…une bouteille d’eau à portée de main et un ventilateur en vue.
Pour ceux qui lisent ce blog régulièrement, je ne suis ni « une grande lectrice » ni « une bibliothécaire de métier »…Je ne connais rien de l’actualité littéraire, je ne suis pas les modes…Je lis ce que l’on me donne à lire…comme ce roman: « Une exécution ordinaire » de Marc DUGAIN.
Le narrateur s’appelle Pavel…d’une certaine manière c’est aussi une histoire de famille : celle de sa mère sous le régime de Staline et celle de son fils sous la présidence de Poutine…La petite histoire dans la grande Histoire dit-on. Et bien sûr sa propre histoire.
J’ai retrouvé dans ce roman ce que j’ai approché de près en habitant 1 an à Dresde (ancienne Allemagne de l’Est) : le souvenir très précis de la cruauté du régime communiste, l’arbitraire étant l’apanage du totalitarisme davantage exacerbé en RDA, la nostalgie paradoxale d’une époque révolue, l’incapacité encore de nos jours à s’exprimer librement, l’alcool –beaucoup d’alcool, la fuite en avant avec le capitalisme ultra libéral…et puis…ce cynisme d’un régime russe qui sous couvert de démocratie a gardé en tête les bonnes vieilles méthodes du communisme pour en avoir été le meilleur élève…et le froid…ces températures extrêmes qui rend les terres hostiles…j’ai jamais autant souffert du froid que l’hiver 2006 à Dresde. Pourtant, il ne faisait que -20° !
Et puis, j’ai découvert ce qu’avait été le métier de mon père qui, en pleine guerre froide, a travaillé pendant des années sur les radars d’un sous-marin nucléaire de l’armée française. A cette époque j’avais 5 ans et j’étais très fière de porter mon T-shirt « Le Foudroyant ». Je ne pouvais pas savoir ce que ça représentait. Et c’est tant mieux, parce que j’aurais été sans doute terrifiée à l’idée qu’après ces départs répétitifs mon père ne revienne pas, comme à l’habitude, tout blanc et tout bouffi presque méconnaissable après 3 ou 4 mois d’immersion.
Pour toutes ces raisons, j’ai été littéralement absorbée par ce roman dont l’écriture est à la fois simple et très précise. Au fil des pages, je suivais l’existence tragique de Pavel et mon sang se glaçait au fur et à mesure que je comprenais mieux ce que je savais déjà intuitivement d’un système qui ne dit pas toujours son nom et qui cache souvent très bien son jeu : la dictature.